Ressources naturelles: les actrices insoupçonnées de la transition climatique
Les industries à forte intensité de ressources sont essentielles dans la lutte contre le changement climatique.
“Le Changement climatique est le défi majeur de notre époque et nous nous trouvons à un moment décisif.”
Nations Unies
L’année 2021 a été une année record en termes de phénomènes météorologiques extrêmes. Des incendies en Méditerranée et dans le Nord-Ouest des Etats Unis aux ouragans et inondations qui frappent de nombreuses régions du monde, le changement climatique occupe désormais une place prééminente dans l’arène internationale. Et, si un consensus – relatif – existe autour des mesures à prendre pour relever ce défi, la manière dont ces dernières doivent être mises en œuvre reste problématique.
Limiter la hausse des températures à 1,5 degrés Celsius d’ici 2050, comme le prévoit l’Accord de Paris, nécessite une réduction radicale des émissions de gaz à effet de serre (GES). Les efforts dans ce sens ont jusqu’ici principalement visé le carbone. Ce dernier en en effet le principal émetteur de GES et est produit dans de bien plus grandes quantités que le deuxième émetteur plus important de GES, à savoir le méthane. Les industries minières, sidérurgiques et énergétiques se retrouvent donc sous le feu des critiques, ces dernières produisant des quantités importantes de carbone dans le cadre de leurs activités d’extraction de charbon, de pétrole et de gaz naturel et de production d’acier. Le charbon, par exemple, est responsable de plus de 40% des émissions totales de GES.1 Mais ces industries comptent tout de même un certain nombre de «bons élèves» qui pourraient jouer un rôle central dans la transition vers un avenir plus durable.
Une solution plutôt qu’un problème
Atteindre l’objectif d’émissions nettes zéro d’ici 2050 est un projet colossal. Il nécessite en effet de transformer un réseau énergétique mondial conçu pour fonctionner avec des combustibles fossiles, comme le charbon, le pétrole et le gaz naturel, en un réseau alimenté par des énergies renouvelables. Pour ce faire, certains estiment que la part de l’éolien et du solaire dans l’approvisionnement énergétique mondial devrait atteindre 55% contre seulement 6 à 7% aujourd’hui.2 Ce qui exige aussi de repenser les 80% du mix énergétique mondial actuel qui proviennent du pétrole, du gaz naturel et du charbon.3
Relever un défi de cette ampleur impliquera un investissement massif dans les énergies renouvelables, mais aussi dans les infrastructures durables et dans l’agriculture propre. Des secteurs qui sont pratiquement tous à forte intensité de ressources et dépendent d’intrants comme le cuivre, l’aluminium et l’hydrogène. Un parc éolien installé en mer, par exemple, nécessite en moyenne cinq fois plus d’acier qu’une centrale électrique terrestre à combustible fossile. Et ce, pour la même quantité d’énergie produite.4 De nombreuses éoliennes nécessitent également l’utilisation de lubrifiants à base de pétrole et reposent sur des plateformes en ciment produites par des entreprises de matériaux de construction. En d’autres termes, nous sommes à l’orée d’une explosion de la demande et les ressources naturelles en sont la réponse.
1. Source: International Energy Association (IEA), CO2 Emissions from Fuel Combustion 2021. A compter d’avril 2021.
2. Source: IPCC, BP. A compter de septembre 2020.
3. Source: Environmental and Energy Study Institute. A compter du 22 juillet 2021.
4. Source: Arcelor Mittal. A compter de décembre 2020.